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Recherche médicale

Rapport médical 2022 de la Clinique post-polio

Le programme post-polio affilié à l’Université McGill poursuit son travail de soins cliniques aux patients post-polio, d’éducation et de recherche clinique sur le syndrome post-polio (SPP) et les effets tardifs de la polio.

La Clinique post-polio est actuellement basée à la fois à l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal et au Réseau universitaire intégré de santé et de services sociaux du Centre-Ouest de Montréal (Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay, site Constance-Lethbridge), et est dirigée par le Dr Daria Trojan, physiatre.  Le Dr Diane Diorio est la neurologue de la clinique. Mme Beatrice Stoklas est notre secrétaire de clinique à l’Hôpital neurologique de Montréal, et Mme Shannia Seebaran est la secrétaire de clinique au Centre de réadaptation de Lethbridge-Layton-Mackay. La Clinique a lieu le vendredi. Les deux médecins travaillent dans le même secteur du Centre à ce moment-là. Les deux médecins voient également certains de leurs patients à d’autres moments. 

Le Dr Trojan voit des patients atteints de post-polio à l’Hôpital neurologique de Montréal et le Dr Diorio voit également ses patients dans les cliniques externes affiliées à McGill. Ces deux dernières années ont été très difficiles en raison de la pandémie, mais nous évaluons maintenant régulièrement de nouveaux patients, environ 2 à 3 par mois, principalement au centre de réadaptation de Lethbridge-Layton-Mackay. De nombreux patients sont suivis régulièrement, environ tous les 6 à 12 mois.

Les cliniciens du programme neuro musculosquelettique du Centre de réadaptation de Lethbridge-Layton-Mackay participent à la réadaptation, et certains physiothérapeutes travaillent avec nous à l’évaluation des nouveaux patients au Centre de réadaptation de Lethbridge-Layton-Mackay. Après l’évaluation, les patients peuvent être dirigés vers leur centre de réadaptation local pour y suivre des programmes de traitement et de réadaptation. Les patients peuvent également être orientés vers d’autres médecins et professionnels de la santé si nécessaire. Il s’agit notamment de neurologues et d’électromyographes pour des études d’électromyographie (EMG) à l’Institut neurologique de Montréal ou à la clinique de neurologie du Centre médical Brunswick@Glen, de spécialistes en médecine pulmonaire et du sommeil pour les troubles respiratoires et l’évaluation du sommeil à l’Hôpital Royal Victoria (site de Glen), de l’Unité du métabolisme osseux (clinique d’ostéoporose) pour l’ostéoporose à l’Hôpital Royal Victoria (site de Glen), d’ergothérapeutes, d’orthésistes et de psychologues pour les difficultés psychologiques. En raison de la pandémie, nos procédures normales de fonctionnement ont changé depuis la mi-mars 2020. De nombreux patients suivis étaient vus par téléphone au début de la pandémie, mais avec l’arrivée d’une vaccination efficace, beaucoup sont vus en personne. La plupart des nouveaux patients sont vus en personne.   

Participation à l’éducation des professionnels de la santé, des patients et de la population en générale.

En raison de la pandémie, nous avons accueilli moins de stagiaires dans nos cliniques au cours des deux dernières années. La Dre Trojan a supervisé un étudiant en médecine de 3e année de McGill lors d’une clinique post-polio, et quatre résidents en physiatrie de l’Université de Montréal lors de cliniques post-polio au cours de la dernière année. Elle a également présenté une conférence sur le syndrome post-polio aux résidents en physiatrie de l’Université de Montréal. En outre, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes des deux centres enseignent aux étudiants en physiothérapie et en ergothérapie de l’Université McGill et de l’Université de Montréal.

Nous sommes engagés dans des études cliniques sur le sujet du SPP et des effets tardifs de la polio. Nous faisons partie d’un essai clinique international, multicentrique, randomisé, contrôlé par placebo, sur l’immunoglobuline intraveineuse pour le syndrome post-polio. Il s’agit d’un traitement potentiel du syndrome post-polio. L’étude a été lancée à l’Institut neurologique de Montréal-Hôpital en août 2014. Jusqu’à présent, vingt-cinq patients ont été inclus dans notre centre, et un total d’au moins 130 patients ont été inclus dans tous les centres d’étude. Nous avons trois patients qui sont actuellement traités dans le cadre de l’étude à l’Institut neurologique de Montréal-Hôpital. L’étude comprend environ 20 centres au Canada, aux États-Unis et en Europe. 

Nous sommes le seul centre d’étude au Canada.

L’étude devait se dérouler en deux parties. La première partie de l’étude avec l’analyse des données est terminée et la deuxième partie a été initiée dans notre centre en octobre 2018. Le recrutement des sujets de l’étude est actuellement interrompu pour l’analyse des données.  Nous sommes également en train de terminer une étude intitulée  » Marqueurs du métabolisme osseux chez les patients de la clinique post-polio  » avec le Dr Pejman Madani (ancien boursier), le Dr Richard Kremer et le Dr Amichai Grunbaum. La collecte de données pour ce projet est terminée et certaines analyses de données ont été effectuées.

Chercheurs : Les études décrites ci-dessus et déjà réalisées impliquent ou ont impliquées la collaboration de nombreux chercheurs.  Il s’agit notamment du Dr Andrea Benedetti, du Dr Diane Diorio, du Dr Angela Genge et des membres de l’Unité de recherche clinique de l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal, du Dr Marta Kaminska, du Dr John Kimoff, du Dr Richard Kremer, du Dr Erin O’Ferrall, du Dr Pejman Madani, du Dr Rami Massie, du Dr Basil Petrof et de Mme Ann Robinson.

Remerciements

Nous sommes très reconnaissants envers toutes les personnes qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour participer à nos études. Ils ont rendu ces études possibles. L’aide et le soutien continus de l’Association Polio Québec dans les nombreux aspects de notre travail sont, comme toujours, très appréciés. Merci ! 

Recherches de la clinique post-polio

Voici un résumé des récentes recherches publiées de la Clinique post-polio de l’Institut et Hôpital Neurologiques de Montréal. Merci au Dre Trojan et au Dre Kaminska pour nous avoir transmis ces résumés :

 

Certaines personnes qui ont souffert de la polio peuvent avoir une fonction respiratoire diminuée. Ce problème affecte ceux qui ont comme séquelle une difformité de la cage thoracique ou une faiblesse des muscles respiratoires (comme le diaphragme). Ces personnes peuvent n’avoir aucun problème respiratoire ressenti pendant longtemps. Toutefois, avec l’âge, la fonction respiratoire se détériore et des difficultés peuvent survenir. De plus, les personnes souffrant du syndrome post-polio peuvent avoir une perte accélérée de la force musculaire, potentiellement incluant les muscles respiratoires.

Une équipe de chercheurs de l’Institut Neurologique de Montréal et de l’Hôpital Royal Victoria (Centre Universitaire de Santé McGill), rattachée à la clinique de post-polio de l’Hôpital Neurologique de Montréal, mène actuellement un projet de recherche visant à améliorer la santé pulmonaire des personnes atteinte du syndrome post-polio qui présentent un début de perte de leur fonction respiratoire. Deux autres maladies sont également visées par cette étude, soit la dystrophie de Steinert et la sclérose latérale amyotrophique. Ce projet porte sur un exercice pour le système respiratoire – la « technique d’hyperinflation manuelle ». Il s’agit d’insuffler une certaine quantité d’air dans les poumons à l’aide d’un ballonnet (qui ressemble à celui utilisé pour la réanimation), comme si la personne prenait une grande inspiration. La quantité d’air ainsi insufflée excède quelque peu le volume que la personne pourrait d’elle-même inspirer compte tenu de sa faiblesse musculaire. Ceci permet de « recruter » une capacité pulmonaire maximale. C’est en quelques sortes de la physiothérapie pour les poumons. Les exercices ont pour but de maintenir ou d’augmenter la souplesse des poumons et de la cage thoracique. Ceux-ci ont tendance à s’ankyloser lorsqu’ils ne sont pas pleinement utilisés, ce qui est le cas lorsqu’il y a une certaine faiblesse des muscles respiratoires.

Ces exercices sont très sécuritaires. Leur inconvénient principal est le temps requis pour les faire – pour un effet optimal l’on suggère trois à quatre sessions par jour. Des personnes avec une atteinte plus grave de la force des muscles respiratoires ayant différentes maladies neurologiques pratiquent déjà couramment ces exercices. En plus d’accroitre la souplesse des poumons et de la cage thoracique et donc de faciliter la respiration, ils améliorent la force de la toux, ce qui permet de dégager les secrétions plus facilement et de diminuer potentiellement le risque de pneumonie chez ces patients. Ces exercices n’ont jamais jusqu’à présent été formellement étudiés pour savoir s’ils pouvaient aider à prévenir la détérioration de la respiration. L’étude en cours est innovatrice car son but est de démontrer un effet bénéfique pour les personnes ayant une atteinte légère seulement de leur fonction respiratoire. Ultimement, il est possible que ces exercices puissent ralentir la progression de la détérioration de la fonction respiratoire. Lorsqu’il y a une perte de force et une incapacité respiratoire plus marquées, une assistance respiratoire nocturne est requise à l’aide d’un ventilateur qui est une machine qui pousse de l’air par un masque nasal ou naso-buccal, similaire aux machines utilisées pour l’apnée du sommeil (PPC ou « CPAP »). Le ventilateur permet un échange d’oxygène et de CO2 adéquat en assistant les muscles affaiblis du patient à chaque respiration. La « technique d’hyperinflation manuelle » pourrait retarder le moment où l’utilisation d’un ventilateur pendant la nuit est nécessaire, en maintenant une meilleure santé pulmonaire.

Les personnes qui ont participé à cette étude ont généralement apprécié l’expérience. Il est trop tôt pour tirer des conclusions quand à l’efficacité des exercices sur des mesures physiologiques, mais les résultats préliminaires sont encourageants. Au moins certaines personnes remarquent une amélioration de leur souffle et de leur endurance, et il semble que les bénéfices rapportés soient plus importants chez ceux atteints du syndrome post-polio comparativement aux deux autres maladies étudiées. Aucune complication n’a été observée. Les chercheurs sont donc confiants que ces exercices peuvent réellement avoir un impact positif sur les personnes ayants les muscles respiratoires qui faiblissent, particulièrement les personnes ayant le syndrome post-polio. Ils continuent de rechercher des candidats pour ce projet.

Chercheurs : Les médecins qui collaborent à ce projet sont Dr. Daria Trojan, Dr. Angela Genge, Dr. Basil Petrof et Dre Marta Kaminska. L’inhalothérapeute qui se specialise dans cette technique et qui supervise son enseignement est Franceen Browman. La coordonatrice de recherche est Christine Kupka.
Texte écrit par Marta Kaminska MD, FRCP(C), McGill University Health Centre, Respiratory Division, Montréal. Originallement publié dans le Folio Polio, no45, Hiver 2010-2011.

 

Troubles respiratoires du sommeil chez les patients de la clinique post-polio souffrant de fatigue

L’objectif de cette étude était de déterminer la fréquence, les facteurs prédictifs ainsi que les symptômes qui peuvent prédire les troubles respiratoires du sommeil chez les patients de la clinique post-polio.

Cette étude impliquait une revue de 590 dossiers disponibles à la clinique post-polio. Nous avons conclu que les troubles respiratoires du sommeil, particulièrement l’apnée-hypopnée obstructive du sommeil, étaient très communs chez les patients de la clinique post-polio qui étaient référés pour une évaluation du sommeil. Cette condition apparaissait souvent même chez les patients qui étaient sans historique de difficulté respiratoire reliée à la polio. Le ronflement était le seul symptôme qui pouvait prédire un trouble respiratoire du sommeil. Ce trouble est le mieux diagnostiqué lorsque nous procédons en laboratoire à une étude du sommeil qui dure toute la nuit. Un traitement approprié peut permettre aux personnes qui ont un trouble respiratoire du sommeil de ressentir une amélioration importante au niveau des symptômes. Bien que les effets du traitement n’aient pas été évalués dans notre étude, notre expérience clinique suggère qu’un traitement peut diminuer la fatigue chez les patients ayant une histoire de poliomyélite paralytique.

Si un individu qui a déjà eu la polio éprouve une fatigue ou une somnolence atypique (inhabituelle) pour le syndrome post-polio ainsi que d’autres symptômes suggérant un trouble respiratoire du sommeil, nous recommandons qu’il discute de ses symptômes avec son docteur. Il est possible qu’une évaluation à une clinique du sommeil soit nécessaire.

Référence: : Dahan V, Kimoff J, Petrof B, Benedetti A, Diorio D, Trojan DA. Sleep disordered breathing in fatigued post-polio clinic patients. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation 2006;87:1352-1356.

 

L’Ostéoporose chez les patients de la clinique post-polio

Le but de cette recherche était de déterminer la fréquence de l’ostéoporose dans la hanche et dans la colonne lombaire (bas du dos) chez les patients d’une clinique post-polio, et d’évaluer la relation existant entre la force musculaire et d’autres facteurs avec la densité osseuse de la hanche.

L’étude impliquait la revue du dossier médical de 379 patients de la clinique post-polio de notre institution. Parmi ces derniers, 164 patients rencontraient les critères de l’étude, incluant les résultats d’une ostéodensitométrie. Cette étude préliminaire nous a permis de conclure que l’ostéoporose et l’ostéopénie au niveau de la hanche apparaissent fréquemment chez les patients de la clinique post-polio qui ont été référés pour une densitométrie osseuse. Chez les patients inclus dans notre étude, l’ostéoporose et l’ostéopénie de la hanche apparaissaient fréquemment chez les hommes ainsi que chez les femmes en phases de pré et de post ménopause. Nous avons trouvé une relation entre la densité osseuse de la hanche et la force musculaire de la jambe pour laquelle la densité osseuse a été évaluée : plus la jambe était faible, plus grandes étaient les chances que le patient ait de l’ostéoporose au niveau de la hanche pour cette jambe.

À partir de ces résultats, nous recommandons que tous les patients avec une histoire de poliomyélite paralytique soient évalués pour l’ostéoporose au niveau des deux hanches (ou préférablement pour la hanche de l’extrémité la plus faible) et au niveau de la colonne lombaire. Il est possible qu’un traitement approprié augmente la densité minérale osseuse, bien que cette question n’ait pas fait partie de notre étude et qu’elle n’ait pas été évaluée de façon spécifique chez les patients avec une histoire de poliomyélite paralytique. D’autres recherches sur cette question sont en cours.

Référence : Haziza M, Kremer R, Benedetti A, Trojan DA. Osteoporosis in a post-polio clinic population. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation. 2007;88:1030-1035.

 

Marqueurs d’inflammation élevés dans le sérum chez les personnes atteintes du syndrome post-polio

Le but de cette étude était de déterminer si les marqueurs d’inflammation dans le sérum sont augmentés chez les patients atteints du syndrome post-polio en comparaison avec un groupe témoin en santé. Nous voulions également savoir s’il existe une association entre les marqueurs d’inflammation élevés et les symptômes cliniques.

Dans cette étude transversale, nous avons comparé 51 personnes atteintes du syndrome post-polio avec 26 personnes du groupe de contrôle. Nous avons découvert que les marqueurs d’inflammation dans le sérum (sang) TNF-α, IL-6 et leptin étaient augmentés chez les patients atteints du syndrome post-polio en comparaison avec les individus du groupe contrôle. Nous avons également découvert une relation entre les niveaux de TNF-α et la douleur, plus spécifiquement au niveau de la douleur musculaire, chez les patients atteints du syndrome post-polio.

À cause de la nature de notre étude qui ne comportait qu’une seule évaluation, nous ne pouvons conclure que les marqueurs d’inflammation sont une cause de douleur chez les patients atteints du syndrome post-polio. Cependant, nos résultats permettent de voir la possibilité que les marqueurs d’inflammation peuvent devenir importants pour l’étude des symptômes cliniques du syndrome post-polio. Nous recommandons que d’autres études soient menées sur le rôle des marqueurs d’inflammation dans la pathophysiologie du syndrome post-polio.

Référence : Fordyce CB. Gagne D, Jalili F, Alatab S, Arnold DL, Da Costa D, Sawoczczuk S, Bodner C, Shapiro S, Collet J-P, Le Cruguel J-P, Robinson A, Lapierre Y, Bar-Or A, Trojan DA. Elevated serum inflammatory markers in post-poliomyelitis syndrome. Journal of the Neurological Sciences 2008;271:80-86.)

 

La fatigue dans le syndrome post-polio : relation entre les facteurs associés à la maladie, les facteurs comportementaux et les facteurs psychosociaux

L’objectif de cette étude était de déterminer quels facteurs sont associés à la fatigue générale, physique et mentale chez les patients atteints du syndrome post-polio, et d’évaluer l’influence de facteurs possiblement modifiables sur la fatigue. Plusieurs facteurs reliés à la maladie, au comportement et des facteurs psychosociaux ont été considérés.

Cette étude, menée auprès de 52 patients ambulatoires atteints du syndrome post-polio, était transversale. Nous avons découvert que dans plusieurs modèles statistiques à variables multiples, les facteurs importants qui nous permettent de prévoir une fatigue générale sont une réduction de la force des muscles respiratoires, la présence de fibromyalgie, une diminution de la force des muscles aux extrémités, et une augmentation du stress et de la dépression. Les facteurs importants qui permettent de prévoir la fatigue physique sont une réduction de la force des muscles respiratoires, une diminution de la force des muscles aux extrémités, une augmentation de l’âge, une diminution du temps depuis la poliomyélite, une réduction d’activité physique et une augmentation la douleur. Un indice important de la fatigue mentale est une augmentation de stress.

Nous avons conclu qu’il y avait différents types de fatigues chez les patients atteints du syndrome post-polio et que différentes variables sont importantes en fonction des différents types de fatigue. Les facteurs potentiellement modifiables (tels que le stress, la dépression, la douleur et l’activité physique) comptent pour une part de la fatigue chez les patients atteints du syndrome post-polio.

Parce que cette étude était transversale, il nous est impossible de conclure que ces facteurs sont des causes de fatigue. Cependant, parce que plusieurs des facteurs identifiés sont sujets à traitement, nos résultats suggèrent qu’avec un traitement adéquat, il est possible d’améliorer l’état de fatigue. Parce que plusieurs facteurs potentiellement modifiables ont été identifiés comme étant importants autant pour la fatigue générale que physique, nos résultats suggèrent qu’il serait très utile, pour traiter ces types de fatigue, de mettre en place un programme interdisciplinaire de réadaptation qui place l’accent sur les facteurs contribuent pour ces types de fatigue.

Référence : Trojan DA, Arnold D, Collet J-P, Shapiro S, Bar-Or A, Robinson A, Le Cruguel J-P, Ducruet T, Narayanan S, Arcelin K, Tartaglia MC, Caramanos Z, Da Costa D. Fatigue in post-poliomyelitis syndrome: association with disease-related, behavioral, and psychosocial factors. Physical Medicine and Rehabilitation 2009;1:442-449.

 

Le volume du cerveau et la fatigue chez des patients ayant le syndrome post-poliomyélite

L’objectif de cette étude était de déterminer si les patients avec le syndrome post-polio (SPP) ont un volume de cerveau inférieur aux sujets normaux. Nous souhaitions aussi déterminer s’il y a un lien entre le volume du cerveau et la fatigue chez les patients SPP.

La polio aigüe est associée à l’encéphalite (ou inflammation du cerveau). Il est possible que l’inflammation du cerveau à un jeune âge puisse produire des dommages neuronaux permanents avec une perte de volume cérébral entraînant des symptômes tels que la fatigue. La perte de volume du cerveau chez d’autres maladies neurologiques a été associée avec des symptômes cliniques tels qu’une diminution des fonctions cognitive et de la fatigue. Le projet était une étude transversale de 49 patients atteints du SPP, 28 personnes du groupe témoin et 53 patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Les patients avec SEP étaient le témoin positif du protocole de recherche, car il a déjà été démontré que le volume du cerveau diminue avec la SEP. Tous les sujets de l’étude ont subi une imagerie par résonance magnétique (IRM) de leur cerveau et le calcul de son volume a été fait par un logiciel automatisé : « Structured Image Evaluation, using Normalization, of Atrophy method (SIENAx) » (Méthode d’évaluation de l’atrophie par l’analyse structurée de l’image grâce à la normalisation). Il est possible que cette méthode d’évaluation ne détecte pas la perte de volume du cerveau dans une région telle que le tronc cérébral. Les sujets ont aussi complété l’Échelle de Sévérité de la Fatigue (ESF) Fatigue Severity Scale (FSS). Des imageries de qualité adéquate étaient disponibles pour 42 patients avec le SPP, 27 du groupe témoin et 49 patients avec la SEP.

Nous avons découvert que le volume des patients avec le SPP n’était pas significativement différent du groupe témoin. Tel que démontré par des recherches antérieures, nous avons trouvé une perte de volume du cerveau significative chez les patients atteints de SEP. Nous n’avons découvert aucun lien entre le volume du cerveau et la fatigue chez les patients atteints de SPP. Nos résultats indiquent que l’atrophie du cerveau n’est pas un problème significatif pour les patients atteints de SPP et n’est probablement pas un facteur contributif au symptôme de fatigue chez les patients atteints de ce syndrome.

Référence : Trojan DA, Narayanan S, Francis SJ, Caramanos Z, Robinson A, Cardoso M, Arnold DL. Brain volume and fatigue in post-poliomyelitis syndrome patients. Physical Medicine and Rehabilitation 2013 doi: 10.1016/j.pmrj.2013.09.009 (Epub ahead of print)

 

Remerciements

Ces études ont fait appel à un grand nombre de co-chercheur qui sont présentés ici comme auteurs.Ces études ont été supportées par l’Association Polio Québec, la Société Canadienne de sclérose en plaques (fonds opérationnel) et l’Institut Neurologique de Montréal (salaire). Nous sommes reconnaissants envers les patients et les membres du groupe de contrôle qui ont donné leur temps pour participer à ces études.