Histoire de la polio
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La maladie
La poliomyélite, ou plus communément appelée polio, est une maladie infectieuse et contagieuse due à un virus (poliovirus) transmissible de personne à personne et par des aliments et de l’eau contaminés .
La polio est connue depuis l’antiquité. Par exemple, on a retrouvé une ancienne stèle égyptienne datant de 1350 av. J.C. représentant un homme vraisemblablement en santé mais qui a une jambe amincie, croit-on, par la polio. L’histoire nous rapporte également le fait que l’empereur romain Claudius boitait, probablement du à la polio et qu’il pourrait s’agir de séquelles de la polio. Toutefois, c’est en 1789 qu’on retrouve la première description clinique de la maladie qui fut rédigée par le médecin britannique Michael Underwood. On l’appela « maladie de Heine-Medin » suite à la publication du premier compte-rendu médical sur la polio rédigé par Jakob Heine (1840) et la première étude par Karl Oskar Medin (1890). De plus, parce que les épidémies touchaient principalement les enfants de très jeune âge, la polio fut
également appelée « paralysie infantile ».
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la polio était une maladie touchant surtout des enfants âgés de 6 mois à 4 ans. L’infection, lorsqu’elle était contractée tôt dans la vie, ne laissait généralement que de légères séquelles et immunisait la victime de façon permanente contre la maladie.
Il est ironique que les améliorations apportées à la salubrité publique urbaine au XXe siècle aient diminué les occasions d’être exposé au virus, réduisant par le fait même les chances d’acquérir naturellement l’immunité contre la polio. Cette situation a, en fait, emmené beaucoup d’individus à contracter la maladie à la fin de l’enfance, voir même à l’âge adulte. Ces victimes ont subi des séquelles beaucoup plus sévères, telles qu’une paralysie motrice ou une atrophie squelettique, pouvant être à l’origine de déformations permanentes et d’une infirmité, entre autres. Jusque dans les années 1950, les pourcentages des cas de paralysie et de décès ont augmenté considérablement, atteignant des niveaux de 5% de décès et de 37% de paralysie.
Le combat contre la polio
Reportages audios et vidéos. Archives Radio-Canada 1955-2002. Français – Anglais.
Le site des archives de Radio-Canada présente plusieurs séquences, audios et vidéos, sur les ravages de la polio au Canada. Du point culminant de la maladie pendant les années 1950 jusqu’au Syndrome Post-Polio, ces reportages lèvent le voile sur les divers aspects de la polio au Canada.
Vous pouvez également voir des reportages de CBC en anglais.
Health Heritage Research Services
Anglais. Ressources au sujet de l’histoire de la poliomyélite au Canada, écrites par Christopher J. Rutty, Ph.D.
Le poumon d’acier
Le poumon d’acier fut inventé à l’université Harvard et testé à l’hôpital pour enfants de Boston dès 1928. C’est à l’intérieur d’appareils de ce type qu’on plaçait une victime de la polio au pire de son infection pour l’aider, au mieux des connaissances de ce temps, à aller mieux. En contrôlant la pression atmosphérique à l’intérieur du caisson entourant le corps du patient, l’appareil permettait à ses poumons de respirer quand ils étaient devenus trop faibles pour travailler par eux-mêmes. Bien que des milliers de vies aient été ainsi épargnées, ce n’était en aucun cas un traitement préventif ou un remède contre la polio.
Vous pouvez avoir un peu plus d’information au sujet du poumon d’acier ici.
Les vaccins
La première tentative mise au point d’un vaccin contre la polio fut celle de Maurice Brodie à l’université de New York en 1935. Il utilisa le virus prélevé dans la moelle épinière de singes pour développer un vaccin puissant et efficace, mais son vaccin se révéla impuissant à transmettre l’immunité recherchée, aux humains.
Au début des années 1950, un groupe de chercheurs à l’hôpital pour enfants de Boston a réussi à cultiver le virus à partir de tissus humains. Ceci mena, en 1952, au développement d’un vaccin par Jonas Salk de l’université de Pittsburgh. Le vaccin Salk, qui utilise une souche inactivée du virus, fut officialisé en 1955. Il peut conférer une immunité protectrice chez plus de 99% des personnes qui en reçoivent trois injections, et ce, contre les trois souches de poliovirus (PV1, PV2, PV3). Aujourd’hui, au Canada, il fait parti des vaccins habituellement donnés aux nourrissons et aux enfants, d’où la presque éradication de ce virus en Amérique du Nord.
En 1957, un deuxième vaccin contre la polio a été mis au point par un autre chercheur, Albert Sabin. Ce vaccin, dont l’utilisation a été autorisée en 1961, est un vaccin actif, c’est-à-dire contenant une souche vivante atténuée du poliovirus. Le vaccin Sabin est administré par voie orale, peu coûteux, efficace et facile à administrer, le rendant ainsi plus propice à la vaccination de masse, particulièrement dans les pays en voie de développement. Toutefois, ce vaccin présente parfois des échecs en raison de phénomènes d’interférence virale. L’interférence virale est un phénomène pour lequel une cellule infectée par un virus devient résistante à une seconde infection émergente, par un virus superinfectant.
Les campagnes de vaccination massives qui ont suivies la découverte des vaccins Salk et Sabin ont permis l’éradication officielle de ce virus sur tout le continent américain, en Europe et dans la Région du Pacifique occidental. Aujourd’hui, les ravages encore persistants du poliovirus sont restreints à seulement quelques pays.